Étude sur la politique de gestion du risque de la presqu’île d’Ambès
I) Multiplicité des enjeux sur la presqu’île
A. Un milieu sensible à ménager
B. Politique de développement locale et enjeux de sécurité régionale
C. Un complexe industrialo-portuaire vital pour la presqu’île et pour la CUB
A. De nombreux problèmes avant la tempête
B. La tempête a déclenchée le dialogue au cœur de la presqu’île d’Ambès
III) Perspectives et modalités de la nouvelle politique de gestion
A. Les réponses des acteurs et la mise en place d’outils de gestions coordonnées
B. Les difficultés à venir
Maîtriser la nature, s’approcher du risque zéro est aujourd’hui considéré comme nécessaire à la mise en valeur d’un milieu. En l’espace d’un siècle, le développement a transformé le rapport de l’homme à la nature et le rapport d’hommes à hommes. L’étude de la gestion du système hydraulique au sein de la presqu’île d’Ambès rend vite compte de la complexité géographique, humaine, économique, écologique qu’elle revêt.
Le Bec d'Ambès est l'extrême langue de terre qui sépare la Dordogne de la Garonne. Sa pointe regarde les eaux des deux grandes rivières se réunir pour former la Gironde. Il en est séparé non seulement par le coteau de Lormont qui meurt en douceur vers Bassens, mais aussi par des infrastructures : A10 et RN 10. Nous allons nous intéresser spécifiquement aux communes d’Ambès, St Louis de Montferrand et Saint Vincent de Paul. C’est une zone à la topographie particulière : le cœur forme une cuvette relativement plane, entourée de bourrelets alluvionnaires. Cela a son impact sur les aménagements puisque les industries et les habitations se concentrent en périphéries, alors que le centre est plutôt occupé par des champs et des zones humides.
L’installation d’industries lourdes développées après la seconde guerre mondiale, la croissance de l’urbanisation et l’apparition de l’agriculture intensive ont supplantés un système rural où la dynamique fluviale était pleinement intégrée, y compris les risques de débordements. En effet, au début du 20ème siècle, il y avait une faible densité de population et une activité uniquement agricole. Lors des crues, l’absence de digues engendrait une inondation totale du secteur, mais ses conséquences étaient limitées car l’évacuation se faisait rapidement grâce à un système de drainage mis en place quelques siècles plus tôt.
Lors des Trente Glorieuses, le bec d’Ambès devient un réservoir d’espace attractif pour les industries pétrochimiques ; ceci du principalement à sa disponibilité foncière et son accessibilité pour le transport maritime. Il en résulte une densification du bâti et des intérêts économiques primordiaux dans la mentalité des décideurs. L’idée est de se rapprocher du risque zéro : le Conseil Général pilote donc la construction de digues tout autour du bec d’Ambès jusqu’à Bassens. On a favorisé la protection par les digues au détriment des systèmes d’évacuation des eaux.
Cette politique va se retrouver bouleversé par la tempête de 99. Ce qui caractérise cette catastrophe, c’est l’accumulation de facteurs d’inondation : coefficient de marée exceptionnel, un vent puissant et fort débit fluvial. La tempête avec le gonflement de la mer va favoriser un passage rapide et important de l’eau qui s’accumule dans la cuvette. L’eau est retenue durant deux semaines par les barrières physiques que constituent les infrastructures routières et les digues. Les conséquences sont dramatiques pour Ambès.
Cet épisode a donc montré la limite des ouvrages de protections et l’inefficacité des structures d’évacuation des eaux, il pèse encore lourd à la fois dans les esprits des habitants et commence à peser dans les politiques d’aménagement.
En quoi la gestion du risque inondation sur la presqu’île est-elle représentative de la politique d’action actuelle, tant au niveau du jeu des acteurs qu’au niveau de l’équilibre entre les enjeux écologiques, sociaux, économiques ?
Nous allons dans un 1er temps brosser les enjeux multiples et pluri scalaires présents au niveau du bec d’Ambès, que ce soit d’ordre économique, social, écologique et politique. Nous verrons ensuite la déficience du système avant la tempête et comment celle-ci va mener à la concertation et la friction entre acteurs. Un nouveau système se met en place, nous mettrons enfin en perspective ses modalités et les problèmes qu’il engendre.
I) Multiplicité des enjeux sur la presqu’île
Le bec d’Ambès est une zone qui concentre des enjeux et des convoitises : de la part des industriels (réserve foncière), des écologistes (zone classée Natura2000 et Znieff), des politiques locaux (protection rapide et visible pour les habitants, développement de la commune) et régionaux (espaces d’expansions des crues maritimes en aval de Bordeaux).
A. Un milieu sensible à ménager
Pour ménager ce milieu, on observe la création récente d’une zone NATURA2000 de 2200ha sur les communes d’Ambès, d’Ambarès, Saint Louis de Montferrand et de St Vincent de Paul. Cette zone est censée protéger des espaces naturels humides : marais, prairies, forêts et des espèces animales : loutres, cuivré des marais, Visons d’Europe… même si, lors de notre entretien avec lui, le maire d’Ambès semblait plus que septique sur la présence de ces derniers dans les marais. Il est toutefois important de protéger et d’entretenir ces zones car elles subiraient dans le cas contraire un reboisement général et perdraient en accessibilité et en biodiversité.
L’entretient de ces zones est confiée à des syndicats de marais mais ils n’ont qu’une action limitée par manque de moyens. De plus, les politiques favorisent une mise en valeur des zones humides plus rapide et plus rentable : culture de maïs etc… mais cela porte atteinte à leur intérêt écologique. On peut donc regretter la régression des zones humides au profit de l’agriculture intensive.
Zone NATURA2000 : Une zone humide :
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On peut noter un double intérêt de ces zones humides : en plus d’avoir un écosystème particulier, elle permettent de maîtriser l’expansion des crues. En effet, lors des débordements des deux fleuves, le trop-plein d’eau est accumulé dans ces zones ; par ailleurs ces zones sont aussi des réserves d’eau lors des périodes de sécheresse. Si elles viennent à disparaître au profit de l’urbanisation ou de la mise en valeurs agricoles, ces masses d’eaux seraient alors dirigées vers les zones habitées ou vers les rives plus en amont (lors des fortes marées), donc vers Bordeaux…
Zone d'expansion des crues munie de jalles de régulation :
Ces enjeux environnementaux engendrent logiquement des conflits. Les agriculteurs sont soucieux d’augmenter leur surface de production et s’opposent aux associations d’écologistes qui prônent un gel des surfaces d’expansion des crues. Les associations reprochent aussi au Port autonome de Bordeaux sa politique de remblaiements pour gagner de l’espace sur le fleuve qui pourrait provoquer une augmentation du débit et donc une pression plus forte sur les ouvrages en amont ou aval selon le cas.
Les élus sont toujours partagés entre la volonté de protéger la biodiversité en suivant les directives Européennes et Françaises et la sécurité de leur commune face aux inondations, mais d’un autre côté ils sont tentés de développer les zones urbaines et les zones agricoles pour favoriser la croissance des communes, comme nous allons le voir dans la partie qui suit.
B. Politique de développement locale et enjeux de sécurité régionale
Depuis la fin de la guerre, l’urbanisation s’est développée de manière constante. Dans les dernières décennies, un phénomène nouveau est apparut : l’étalement urbain par la périphérie que l’on peut mettre en relation avec le mode de transport (voiture) et avec le modèle d’habitat pavillonnaire. L’agglomération Bordelaise n’a pas échappée à la tendance. Après que l’urbanisation se soit faite sur les espaces favorables, elle se concentre aujourd’hui dans des zones «inhospitalières» à aménager : marais, zones inondables du centre de la presqu’île pour la zone qui nous intéresse. Ambès, Saint Louis de Montferrand, Saint Vincent de Paul, sont confrontées à cette situation et les maires doivent concilier deux objectifs : limiter les risques d’inondation tout en développant les communes (maintient des services, ect…), ce qui passe par un accroissement de la population et donc des surfaces d’habitats. Dans le même temps, l’augmentation de la surface habitée fragilise la presqu’île en limitant les zones d’expansions des crues.
Mais les maires n’ont pas tout pouvoir car les actions entreprises sur ces espaces ont des conséquences en amont des fleuves : vers Bassens, Lormont et surtout Bordeaux. Il faut avoir une vision globale de la problématique. Une loi empêche les communes d’augmenter la hauteur de leurs digues pour éviter les répercutions sur les communes voisines. Pour protéger les espaces stratégiques de l’agglomération, la CUB va s’impliquer dans la gestion de la presqu’île et piloter le PPRI, le SDAU, et le PLU qui vont garantir des zones d’expansions des crues importantes. Ainsi, lors des premiers plans, St-Vincent-de-Paul comptait 80% de sa commune en zone inondable. Cette situation va logiquement engendrer des conflits et des réticences, notamment de la part des maires qui voient le potentiel d’évolution de leur commune diminuer et de la part des habitants qui sont dans l’impossibilité de vendre, leurs maisons étant passées en zone inondable. Un sentiment d’injustice qui va être exacerbé lorsque les gens vont voir que les zones industrielles, pourtant soumises au même risque, ne sont pas classées zones inondables.
Le problème se pose notamment pour les nombreux hameaux isolés :
Nous verrons la particularité des zones industrielles plus tard mais on peut dire pour l’instant que cette différence de classification est due à une manne financière importante apportée par l’industrie. On veut maintenir l’efficacité économique de la zone et limiter le nombre d’habitants pour limiter le nombre de contestataires.
Des tractations, négociations vont donc être engagées entre acteurs locaux et communautaires pour définir les zones inondables, les zones d’expansion des crues. Nous touchons là un des points sensibles de notre étude : la confrontation entre intérêts locaux et régionaux, développement des communes ou sécurité maximale pour l’agglomération.
Extrait d'une réunion de révision du POS/PLU (Juin2003) :
Nous allons voir maintenant que l’industrie tient une place importante dans ces négociations, c’est une ressource vitale pour la presqu’île mais aussi un pôle de développement de la CUB.
C. Un complexe industrialo-portuaire vital pour la presqu’île et pour la CUB
Comme nous l’avons dit dans l’introduction, le bec d’Ambès a, de part sa situation, une vocation d’accueil des activités industrielle. Cet état de fait est accentué par la volonté de renforcer la fonction portuaire de l’agglomération bordelaise. Ainsi, dans le schéma directeur, la presqu’île est définit comme « un espace majeur pour l’accueil des industries lourdes et celles nécessitant de grandes emprises, avec la présence de sites portuaires ». A ce titre, un projet de plate-forme multimodal rail / mer / route a vu le jour, ce qui devrait placer le bec d’Ambès au cœur de l’organisation économique de la région.
Projet ambitieux mais déjà contesté. En effet, le remblaiement de la zone d’accueil qui s’étend sur 4km va entraîner des conséquences directes sur l’écoulement de l’eau : le couloir de passage des eaux va être rétrécis, ce qui va augmenter le débit et la force du fleuve lors de tempête et donc augmenter les chances de voir les protections se briser.
De plus, on observe une volonté des maires à développer une zone industrielle dans les communes : création comme à St-Louis-de-Montferrand ou agrandissement comme à Ambès. Dans le cadre de la révision du POS de la CUB et de sa transformation en PLU, le maire d’Ambès souhaite conforter la zone d’activité située à proximité de la Garonne. On constate donc une volonté de séparer distinctement urbanisation, dans la continuité du bourg côté Dordogne, et activité économique et industrielle côté Garonne. Cette politique est décriée par certains habitants et l’association Pierre d’Ambès : le remblaiement et la grande protection des industries risque de concentrer une onde de crue puissante en amont, sur des communes comme Saint Louis où le bourg est tout près du fleuve.
Le caractère sensible du milieu amplifie donc considérablement l’interrelation des espaces pour les aménageurs. Les enjeux sont horizontaux, c'est-à-dire entre les différents utilisateurs de l’espace de la presqu’île : industriels, agriculteurs, habitants… chacun prêchant pour sa paroisse. Les enjeux sont aussi verticaux, la relation entre le local et l’agglomération, entre les volontés communales et les directives nationales et européennes.
L’occupation du sol et la gestion du risque sont donc le fruit d’une coordination difficile et d’un dialogue parfois houleux entre les acteurs. Nous allons maintenant voir comment était géré la presqu’île et comment la tempête de 99 va bouleverser les données et pousser les acteurs à se concerter de plus en plus même si cela passe par des frictions.
II) La gestion de la presqu’île avant la tempête et comment celle-ci va pousser les acteurs au dialogue
A. De nombreux problèmes avant la tempête
1) Les digues étaient mal entretenues
Lors de la tempête de 99, la digue a été brisée en de nombreux endroits. Des enquêtes ont étés faites pour évaluer la qualité et l’aptitude des digues à protéger la presqu’île. Le constat est assez alarmant, il souligne la vétusté et le mauvais entretien
La conception même des digues en béton est génératrice de problèmes de résistance, soumis à l’érosion et à l’action des ragondins qui creusent des galeries en dessous. Problème également d’instabilité, construite d’un seul bloc et sur une profondeur assez faible, elles ne sont pas ancrées solidement. Les enrochements sont censés protéger les digues, mais ceux-ci ont bien souvent l’effet inverse en déstabilisant le terrain. Cela est accentué par la nature du sous-sol : une dizaine de mètre de sols argilo limoneux très déformables. Dans certains secteurs, l’état des digues est très préoccupant.
Photo d'une digue préoccupante :
Rappelons que l’entretient des rives, si l’on se réfère au code napoléonien toujours partiellement vigueur, est à la charge du propriétaire, les communes sont donc dispensées de s’en occuper. Pour les riverains d’aujourd’hui, on imagine bien qu’ils n’ont pas les moyens financiers et techniques pour s’en charger.
Ainsi, ce sont pour l’instant des organisme non compétent « légalement » qui s’occupent de l’entretient des digues : principalement le port autonome de Bordeaux pour la zone industrielle et le conseil général pour le reste. Mais, cet état de fait ne satisfait pas tous les acteurs et on assiste à deux nombreux conflits : les élus reprochent un investissement plus que médiocre de la part du conseil général qui préfère reconstruire les digues en terre alors que le port autonome a effectué des rehaussements en béton et des enrochements dans sa zone.
Le conseil général doit donc financer des taches qui ne sont pas les siennes, en satisfaisant les élus qui attendent une action de l’État sans trop « froisser » la cour des comptes. On verra dans la 3ème parties les principales actions entreprises pour régler ce problème.
2) Problème d’évacuation des eaux après la tempête
Sous le règne de Louis XIV, on décida d’assécher les marais de la presqu’île. Pour se faire, on fit appel à des ingénieurs Hollandais. Ils installèrent alors un réseau de jalles et d’Esteys munis d’écluses et de clapets ; cet ensemble devait servir à répartir et à évacuer le trop-plein d’eau qui avait tendance à se concentrer dans le centre (plus bas que les bourrelets alluvionnaires) vers la Garonne et la Dordogne ou bien, à en faire rentrer quand c’était nécessaire. Pour ça, on défini plusieurs types de jalles : jalles d’égout pour évacuer l’eau, de remplissage pour irriguer et remplir une zone, et enfin des jalles mixtes. Un réseau secondaire est constitué de fossés branchés sur le réseau principal ou directement à l’un des fleuves.
Photo de jalles obstruées :
Les zones inondables sont divisées en casiers et les fossés permettent, lors des crues, de remplir les secteurs au fur et à mesure pour garder une hauteur d’eau la plus faible possible. Une fois la marée haute et/ou la crue passée, les clapets et les portes à flots s’ouvrent pour laisser l’eau s’évacuer.
Mais, lors de la tempête, ce réseau n’a pas fonctionné et l’eau est restée pendant plus de 2 semaines. Des enquêtes ont donc été réalisées par les associations et les municipalités et elles ont montrées que le réseau n’était plus fonctionnel : la plupart des fossés ont disparus, les jalles et Esteys quand à eux sont toujours là bien que dans un piètre état. L’état des fossés ne permet donc plus d’étaler les crues et laisse les casiers se remplir jusqu'à qu’ils débordent dans les casiers voisins. De plus, les portes à flots et empellages se sont révélés être mal adaptés à leur fonction (trop petits) ou en mauvais état.
Cette situation s’explique en partie par répartition des taches : ce sont les riverains qui ont la responsabilité de l’entretient des fossés de leur propriété mais ceux-ci n’assument plus leur tache, par manque de moyen ou par désintérêt. Avant les agriculteurs avaient la main d’œuvre et le temps de s’en occuper. De plus, aujourd’hui on assiste à une démultiplication des acteurs, et il suffit qu’un seul n’assume pas sa tache pour rendre une partie du réseau inopérant. Parmi les acteurs, on compte les communes, la CUB (urbanisme et gestion de l’eau), les riverains, les nombreuses associations, le conseil Général ou encore le port autonome de Bordeaux. A noter que l’aménagement des structures physiques ne résout pas tous les problèmes, il y a régulièrement des conflits entre des acteurs sur la simultanéité ou non de l’ouverture des vannes. On assiste à des « sabotages » des portes à flots, notamment par les chasseurs et agriculteurs. Un troisième élément explique le mauvais fonctionnement du système : les modifications des infrastructures internes ont modifiées la dynamique des eaux. Routes, chemin de fer font barrage à la bonne répartition de l’eau dans un casier.
On verra dans notre 3ème partie comment ils vont essayés de s’entendre pour parvenir à une gestion efficace et un entretient rigoureux des jalles au travers d’un organisme fédérateur.
3) Une diminution constante des zones d’expansion des crues
L’expansion urbaine se fait au dépend des surfaces d’expansion des crues. Le processus de modernisation est donc un facteur d’accentuation de la vulnérabilité de la presqu’île. L’urbanisation, même si le maire d’Ambès semble vouloir la maîtriser en favorisant la densification, engendre une augmentation des dégâts potentiels et donc du coût des inondations. C’est donc aussi en organisant l’urbanisation qu’on combat le risque inondation. Depuis 1996, on applique la loi Barnier et le principe de précaution pour geler certains secteurs, limiter les permis de construire… Après un premier plan qui gelait une grande partie des terrains de la presqu’île et la grogne de tous les acteurs locaux (habitants, élus), la position des pouvoirs publics s’est assouplie, l’urbanisation n’est plus totalement bloquée.
L’agriculture moderne productiviste nécessite un drainage important, au détriment des zones humides. Ces zones sont sensibles à l’excès d’eau donc aux inondations. L’inondation est désormais considérée comme un risque pour l’agriculture. Ce sont les politiques européennes, encouragés par les maires, qui sont à l’origine de cette mise en valeur. Les communes sont enthousiastes à l’idée d’accueillir des nouveaux habitants et activités mais l’Etat et l’Europe semble aujourd’hui avoir bien intégrés la préoccupation de maintien des champs d’expansion et agissent dans ce but avec des plans de prévention des risques (PPRI) ou de protection de la nature (Natura2000) qui gèlent une part des terrains.
Il s’agit donc de mesurer les projets qui paraissent nécessaires au développement des communes et voir comment on arrive à trouver un bon équilibre et à créer les conditions d’un développement le plus sécurisé possible.
C’est pour ça que le PPRI en cours d’élaboration, après une première phase sur les aléas, comporte une phase sur les enjeux afin d’en discuter avec chaque communes. La CUB apporte sa part au titre du suivi du PLU, sur la question des choix de développement à promouvoir et leurs modalités d’encadrement réglementaire dans le droit des sols ainsi qu’en terme de prescription via le PPRI. C’est donc un travail conjoint mais de compromis entre les services de l’Etat, la CUB et les communes.
4) Une prévention quasi inexistante
L’article 21 de la loi du 22 juillet 87 stipule que « les citoyens ont droit à l’information sur les risques majeurs auxquels ils sont soumis dans certaines zones du territoire et sur les mesures de sauvegardes qui les concernent. » Des documents doivent êtres édités et diffusés par le maire et le préfet pour expliquer aux citoyens ce qu’ils encourent et comment se protéger. Mais ces documents n’existaient ni à Ambès, ni à Saint Vincent de Paul. De plus, on note le retard pris dans le lancement du PPRI, pourtant envisageable depuis 95 (sans doute trop contraignant pour la commune), il n’existait pas de plan montrant les zones d’expansion des crues, donc les zones inondables.
B. La tempête a déclenchée le dialogue au cœur de la presqu’île d’Ambès
Comme on a pu le voir précédemment, la presqu’île est une terre qui déchaîne les passions. Pour répondre à ces différents problèmes, des positions et visions vont être défendues par tous les acteurs, parfois en concertation, parfois en friction.
1) De nombreuses frictions
Pour l’intérêt général et notamment celui de Bordeaux, l’Etat veut préserver les zones d’expansion des crues mais il comprend aussi la volonté des communes de se développer. Ainsi, dans un premier temps, le PPRI ne va prendre en compte que l’aléa pour délimiter les zones d’expansion des crues. L’aléa étant déterminé à partir de la plus haute crue connue, la carte résultante place donc une grande partie de la presqu’île en zone inondable et donc limite cruellement le potentiel de développement. On va alors assister à une « fronde » de la plupart des acteurs, élus, habitants, chasseurs, agriculteurs… qui vont dénoncer ce gel des terres. L’Etat va alors revoir sa copie en négociant avec les différentes communes pour définir des zones d’expansion des crues moins contraignantes. Cela a son importance puisque le PPRI s’impose au PLU. Reste maintenant à effectuer le croisement avec les projets des collectivités élaborés dans le cadre de la réflexion PLU de la CUB.
Un autre exemple de friction est la mise en place de la zone NATURA2000. L’opposition des différents acteurs à ce projet Européen a été extrêmement vive et dû en grande partie au sentiment d’un manque d’information d’une part, et une peur de voir les terres gelées pour protéger nature d’autre part. Nature que certains chasseurs estiment d’ailleurs déjà protéger. De plus, lors de notre entretien, le maire d’Ambès contestait la « nature de la nature » décrite dans NATURA2000 en affirmant qu’il n’y a aucuns visons d’Europe dans le bec d’Ambès. Il y a là un exemple de subsidiarité (ou de non subsidiarité) intéressante : les communes n’étant pas suffisamment objectives pour se protéger elles-mêmes, et l’Europe qui trace « à la règles » des limites qui nécessite une bonne connaissance de la région.
2) Concertation
Malgré ces quelques « soucis » de communication, on peut noter une volonté de transparence de la part de tous les acteurs qui va en s’accentuant. Pour preuve, la multiplication des forums qui suivent par exemple la révision des PLU ou l’on a une explication des démarches et enjeux du PLU et du PPRI aux associations et habitants. De plus, on note la mis en place d’un système d’information sur les avancées dans les négociations du PLU et PPRI avec la création de la maison du PLU et le « porté à connaissance » qui se complète au fur à mesure.
Après avoir eut la volonté d’imposer ses conclusions sur les modalités du risque et de l’aléa, l’État a entreprit une discussion avec les habitants. Le travail sur les aléas a donc été enrichi par les conclusions d’expertises complémentaires et d’analyses historiques auprès des élus et des habitants du secteur pour connaître, d’après la mémoire qu’ils en avaient, la hauteur d’eau observée et les plus importantes constatées dans les années passées. Ces phénomènes restent toutefois difficiles à modéliser.
La concertation demeure la seule issue possible, l’information, le dialogue, la transparence des informations pourront seuls apaiser le climat de suspicion et de méfiance qui s’était installé. Toute la difficulté de la problématique des inondations se situe dans leur récurrence qui les banalise, et leur incertitude qui repousse leur prise en compte mais on peut penser que la tempête de 99 a marquée les esprits de manière assez forte pour engendrer une volonté durable. Nous allons donc voir maintenant comment cette volonté se traduit dans les faits et dans la politique de gestion de la presqu’île.
III) Perspectives et modalités de la nouvelle politique de gestion
A. Les réponses des acteurs et la mise en place d’outils de gestions coordonnées
1) Un organisme de gestion qui fédère les acteurs : le SPIPA
Dans le cadre de l’action concertée avec la Préfecture sur la mise en place de structures pérennes de gestion du risque inondation, le SYNDICAT MIXTE DE PROTECTION CONTRE LES INONDATIONS DE LA PRESQU’ÎLE D'AMBÈS, (SPIPA) a été créé le 22 octobre 2003, afin de prendre en charge la digue départementale de la Presqu’île d’Ambès ainsi que les ouvrages hydrauliques de ce territoire. Cet organisme, administré par un comité syndical composé de 16 délégués, est placé sous l’égide du préfet et son siège est à Ambès. Il réunit notamment les communes d’Ambarès et Lagrave, d’Ambès, de Bassens, de Lormont, de Saint-Louis de Montferrand et de Saint-Vincent de Paul, le port Autonome de Bordeaux (à l’origine) et le conseil général qui assure le financement à 35%. On peut noter que le port autonome de Bordeaux qui devait faire partie intégrante de ce conseil s’en est retiré lors de la création du syndicat car sa participation engendrait des problèmes administratifs et financiers. Il est aujourd’hui un partenaire privilégié du syndicat au travers de la signature d’une convention. Dans le « Projet de statut » on pouvait regretter un certain « déséquilibre » au sein du comité syndical avec une faible représentation des communes. Le conseil était composé de 2 délégués pour l’ensemble des communes, 7 pour le département, 7 pour la CUB et 4 pour le port Autonome. Mais lors de la création du syndicat, l’équilibre a été rétablit, et aujourd’hui la répartition est la suivante : 6 délégués pour les communes, 4 pour le conseil général et 4 pour la CUB.
Sa mission consiste plus précisément à s’occuper de l’évaluation, l’amélioration, la maîtrise d’ouvrage, l’entretient, la gestion, la surveillance des ouvrages d’endiguements (digues, vannes, écluses, jalles) et des cours d’eaux naturels ou artificiels de la presqu’île. Par ailleurs, le SPIPA veut prendre part à la surveillance des ouvrages en accord avec les propriétaires et participer à l’information et l’alerte au public.
Lors de notre entretient avec le responsable du SPIPA à la Direction du développement et de l’aménagement rural du Conseil Général, on nous a confié que l’état des lieux venait d’être réalisé mais on ne pouvait pas nous en parler car il n’a pas encore été communiqué aux élus. L’étude pour voir quels travaux sont à réaliser vient de commencer mais on n’a pas pu en apprendre d’avantage sur la nature de ces travaux. Ils prennent pour modèle la gestion du système hydraulique dans le haut médoc ou l’eau, après s’être infiltrée avait pu s’évacuer après deux marées soit une journée. On nous a aussi confié que, contrairement à l’ancien syndicat qui à été dissout, la coopération entre les acteurs se passe bien car chacun a pris conscience que la bonne gestion du risque ne peut se faire que par une politique coordonnée et surtout, pour les élus, que l’on ne peut pas éviter la possibilité d’une inondation.
2) La prise en compte du risque inondation dans les documents légaux au travers du PLU et du PPRI
Le deuxième point important qui va modifier la politique de gestion du risque au sein de la presqu’île est la création du PPRI, définit par l’Etat. Même si ce sont deux démarches différentes celui-ci s’annexe au PLU et va définir des servitudes qui s’imposeront au PLU. Le risque d'inondation est déterminé à partir d'aléas (qu'est-ce que l'inondation ? l’aléa est défini sans tenir compte des ouvrages de protection) que l'on croise avec des enjeux (les projets des collectivités). Le croisement de ces aléas et de ces enjeux détermine les risques.
Il délimite des zones exposées aux risques ainsi que des zones indirectement exposées ou certains aménagements pourraient aggraver les risques ou en provoquer de nouveaux. Dans le premier cas, tout aménagement est proscrit, dans le deuxième, ils sont sévèrement réglementés. Il définit aussi les mesures de prévention, de protection et de sauvegarde qui doivent être prises par les collectivités. Toutefois le PPRI doit être établit dans une politique globale et être accompagné d’actions d’informations préventives.
Même si, au départ, les élus s’étaient montrés réticents à l’idée de voir s’imposer un plan qui bloquerait une part de leur terre, ils ont pris conscience aujourd’hui de l’intérêt qu’elle revêt. Ils participent donc activement à son élaboration. Élaboration qui en arrive à sa fin. On devrait bientôt connaître les modalités de ce PPRI, sans doute en même temps que la publication du PLU.
Ensuite, ce qui est important pour le PLU, c'est de pouvoir intégrer un certain nombre d'enjeux et de prescriptions qu'on retrouve dans le Schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme (SDAU). Le SDAU est un document cadre supérieur au PLU qui va s'imposer à lui. Il prescrit d'une part la préservation des champs d'expansion des crues nécessaires à la gestion du risque inondation et, d'autre part la réalisation d'ouvrages de protection. Mais il est vivement critiqué car il considère le centre de la presqu’île comme une zone de remplissage au dépend de ses habitants et prône la création ou le rehaussement d’ouvrages pour protéger les bourgs au grand des zones plus fragiles. L’Etat a également critiqué ce projet, le jugeant « peu sérieux » aux vus des enjeux.
Il convient donc d’attendre la publication du PLU et du PPRI ainsi que le résultat de l’enquête du SPIPA, qui sont le fruit de la négociation et ont l’avantage d’avoir pu prendre en compte les erreurs passées pour arriver à des documents qui satisfassent la majorité des acteurs en restant réaliste et efficace. On peut avoir de bons espoirs d’avoir une gestion efficace du risque dans un avenir proche grâce au SPIPA qui regroupent tous les acteurs. Le PLU va réglementer la politique d’organisation et de gestion du territoire.
Concrètement, on voit que des actions sont déjà engagées au travers de la rénovations, la création de digues, le nettoyage du système hydraulique interne ect… des projets novateurs apparaissent comme à Saint Louis de Montferrand.
3) Une rénovation des ouvrages et des systèmes hydrauliques
a) Nettoyages
Le dossier d’Anne Lacaze (voir bibliographie) reprenait une étude faite par l’association « vivre avec le fleuve » qui faisait état de la dégradation général du système hydraulique sur la commune de St Louis de Montferrand : mauvais entretient des jalles, fossés hors service, clapets cassés ect…
Aujourd’hui, même si le SISPA n’a réalisé que la phase de diagnostique et commence juste la phase de préparation avant action, on note une bonification du système. Ceci est du à l’amélioration des contacts entre acteurs et à la prise de conscience qu’il faut s’organiser pour limiter les dégâts et créer un système qui évacue l’eau au plus vite. On a donc des actions plus ou moins organisées, plus ou moins coordonnées entre acteurs qui se développent sur la presqu’île.
Exemples de clapets puis fossés arrangés :
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b) Digues
Pour les digues, on peut établir un constat similaire : leur rénovation s’est faite rapidement et même s’il y a eu quelques conflits entre ceux qui voulaient augmenter la hauteur, ceux qui voulaient que l’on ne touche à rien et même ceux qui voulaient les enlever. La loi a été respectée et les reconstructions ou rénovations se sont faite en respectant la hauteur maximale. Toutefois, comme on l’a vu précédemment il y a deux principaux types de construction :
-Les digues refaites par le port autour de la zone industrielle ont étés réalisées en béton et rehaussées en cas d’affaissement. Ce rehaussement a été perçu par les habitants comme une élévation et donc considéré comme un favoritisme envers la zone industrielle. Par la suite, le port a mis en place des enrochements sur les digues pour casser la houle.
Digues rénovées par le port autonome :
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-Pour les digues protégeant les zones habitées et les zones humides, c’est le département qui s’en est chargé. Elles ont été refaites en terre pour des raisons financières principalement. Ce choix a fait l’objet de nombreuses critiques de la part des élus notamment qui déplorent l’absence de béton et craignent qu’elles ne soient pas assez solides.
Digues rénovées par le département :
Quoi qu’il en soit la réaction a été rapide et même si les digues ne sont pas de qualité identique on peut espérer que l’entretient sera désormais constant et minutieux.
c) De la place pour l’innovation
Il est intéressant de montrer l’initiative de St Louis de Montferrand qui a tenté de développer un type de digue différent, de construction semi naturelle. Cette digue se dispose de la manière suivante : une première élévation proche de l’eau, un espace plus bas ensuite et une autre élévation de terre. Lorsque la marée est haute, l’eau rentre dans l’espace vide et lorsqu’elle redescend, les sédiments se déposent et, avec le temps, créent une digue épaisse et compacte.
Aubadère de remplissage :
B. Les difficultés à venir
On a vu dans la partie précédente que la situation a évoluée, plutôt en bien, avec une augmentation de la concertation, de la relation entre acteurs, une politique de gestion globale qui se met en place et qui est précédée par des actions d’initiatives plus locale. Sans être pessimiste, on va ici poser quelques bémols et définir quelques problèmes qui pourraient porter préjudice à la dynamique qui est lancée.
Tout d’abord, cette politique nouvelle qui s’installe est basée sur le compromis entre intérêts des différents acteurs. La tempête a déclenché l’obligation de s’entendre mais il faut que cette entente perdure et que les intérêts de groupes ne prennent pas le dessus sur l’intérêt général. Par exemple entre les agriculteurs et les chasseurs ou bien entre les élus et les représentants de l’Etat et de la CUB.
Ensuite il va falloir faire accepter les décisions qu’aura pris la CUB et les propositions du SISPA par la quasi-totalité des acteurs car, comme on l’a vu au début de notre étude, il suffit qu’une seule personne bloque l’accès ou bouche une jalles pour provoquer un disfonctionnement d’une grande partie du réseau. Il faudra des moyens financiers et humains importants pour réaliser cette politique globale. La rénovation complète du réseau risque de coûter cher, d’où la nécessité d’une bonne répartition des frais. On peut se demander si la tempête a réussie à donner une volonté et une cohésion assez forte entre les acteurs pour qu’elle puisse durer.
Les élus auront eux à gérer l’extension de la périphérie et la pression foncière qui s’accroisse d’année en année. Il faut une volonté forte pour favoriser la densification du bâti. Déjà on a à Ambès un projet d’extension de l’urbain, le maire pense pouvoir accueillir encore 800 personnes (pour une commune qui en compte moins de 4000). Cette vision de l’avenir proche n’est peut être pas compatible à 100% avec le projet du SPIPA ou de la CUB. Les conflits risquent de ressurgir.
En l’espace d’un siècle, le développement industriel, agricole et urbain de la presqu’île d’Ambès a donc accru considérablement sa vulnérabilité aux inondations et, plus généralement, a modifié le rapport de l’homme au risque. D’un espace agricole traditionnel où l’on « vivait avec » les transgressions du fleuve, on est passé à un espace où sa mise en valeur est diverse et où l’inondation est devenue une vraie peur pour les habitants comme pour la plupart des acteurs. Cette peur s’explique par la densification qui a augmenté la vulnérabilité et le coût des dégâts mais aussi par une mise en valeur du territoire qui n’est plus en adéquation avec le milieu et provoque un déséquilibre. Pour contrebalancer, on construit des aménagements en dur mais en laissant de coté l’ancien système d’évacuation des eaux. Cela nous montre bien la mentalité : on tente d’exclure les désagréments de la nature sans prendre en compte ses dynamiques.
La tempête de décembre 99 va démontrer que cette façon de gérer le risque est inefficace. L’abandon du réseau d’évacuation des crues a causé des dégâts supplémentaires « inutiles » car l’eau est restée parfois plus de deux ou trois semaines dans les maisons. Ce mode de gestion va donc être remis en cause par la majorité des acteurs. On note un changement progressif de dogme dans les politiques de gestion du risque avec l’abandon de l’idée d’une protection absolue. Cette évolution ne va toutefois pas se faire sans accros. On voit apparaître de nombreux conflits entre acteurs : locaux et régionaux, différents utilisateurs du sols...
De la même façon, le rapport entre les hommes a changé. D’une pensée aménagiste « forte », qui venait d’en haut, on est passé à une pensée qu’on peut appeler « faible » (sans être péjoratif), où une multiplicité d’acteurs, d’intérêts entrent en jeu. Lors de notre étude, on a pu s’apercevoir de l’ampleur nouvelle de la concertation depuis la crise de 99. Les acteurs sont poussés au dialogue, il en résulte la formation de nouvelles structures plus efficaces : SPIPA, PLU et PPRI, SDAU. Ces structures ne sont pas encore toutes en fonctionnement ou en phase action mais on remarque le changement de mentalité avec l’amélioration du système d’évacuation des eaux et la rénovation des digues. Cette phase de rénovation va s’accélérer lorsque le SPIPA passera en mode action et lorsque le PLU de la CUB deviendra officiel, parallèlement au PPRI.
Le degré de protection peut être assimilé au degré de développement. Élément essentiel de la maîtrise du territoire, cette protection est révélatrice de l’organisation et de la hiérarchie territoriale, ainsi que des priorités des décideurs. Finalement, ce sont les valeurs sociétales qui nous ont été révélés : le développement durable sans mise sous cloche, la démocratie participative mais l’intérêt général.
On peut désormais s’interroger sur la nature et l’interprétation de l’intérêt général, bien souvent associé aux priorités économiques, cela au dépend des véritables aspirations du peuple.
Bibliographie
- Jean Noël SALOMON : L’homme face aux crues et aux inondations
- Jean TRICARD : Catastrophes techniques amplifiant des catastrophes naturelles
- François DUCHENE, Christelle MOREL : Riverains de cours d’eau et gestionnaires du risque, un dialogue impossible ?
- Roland PASKOFF : Les littoraux
- Anne LACAZE, T.E.R 2002 : Territoires inondables et gestion du risque
Sites Internet
http://www.environnement.gouv.fr/dossiers/risques/guide-inondation/default.htm
http://www.lacub.com/projets/pluforum_presquile.pdf
http://s3pi-ambes.iut.u-bordeaux1.fr/docu/3.htm
http://www.eau-adour-garonne.fr
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Entretiens
- Maurice PIERRE : Maire d’Ambès
- Hervé LAURENT : Direction du développement et de l’aménagement rural
- L’ASHPI : association de sauvegarde des habitants de la presqu’île d’Ambès
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Vincent T. & Olivier M.